Brûlante actualité des produits toxiques dont les perturbateurs endocriniens
Au moment où la CLCV mène une campagne d’actions pour alerter le grand public sur les dangers des produits toxiques/indésirables dans les produits de consommation courante, dont les fameux perturbateurs endocriniens, plusieurs études ou rapports scientifiques ne laissent plus aucun doute sur les dangers qu’ils constituent et appellent comme nous à une vraie interdiction des toxiques les plus dangereux et notamment des perturbateurs endocriniens.
1- Une étude, parue le 7 mars 2017 dans la revue Scientific Reports, a été menée par une équipe de chercheurs du laboratoire Evolution des régulations endocriniennes (Museum national d’histoire naturelle - CNRS).
Les scientifiques du CNRS ont mis au point un mélange de 15 substances de synthèse présentes dans un panel de produits de la vie courante et comprenant notamment le BPA, le triclosan, le benzophénone-3 et le perchlorate de sodium. Ils ont exposé à ce cocktail chimique et à des concentrations comparables à celles couramment mesurées dans le liquide amniotique humain des embryons de grenouilles. L’étude montre que le cocktail affecte le fonctionnement des hormones thyroïdiennes et modifie l’expression de plusieurs gènes qui participent à la construction cérébrale. Résultat : réduction du volume des neurones, baisse de la mobilité des têtards. Conclusion : « ces résultats suggèrent que les mélanges de telles substances chimiques, omniprésentes, pourraient exercer des effets négatifs sur le développement du fœtus humain ».
2- Sur cette même question, un rapport publié le 7 mars 2017 et rédigé par plusieurs experts à la demande de l’association caritative britannique CHEM Trust rappelle qu’avec ses 85 milliards de neurones, le cerveau est un organe extrêmement complexe dont le développement, s’il s’effectue tout au long de la vie, connaît des modifications rapides et importantes du fœtus à l’adolescence et apparaît très sensible aux produits chimiques toxiques. Une perturbation des hormones thyroïdiennes peut entraîner notamment une réduction du quotient intellectuel ou l’apparition de différentes pathologies (autisme, syndrome d’Asperger, syndrome de Rett, etc.). Quand l’exposition aux produits toxiques a lieu après la naissance, les risques sont une baisse de motricité et de concentration. « Le phénomène d’exposition aux produits chimiques auquel nous assistons est un problème de santé public majeur et une menace pour l’intelligence ».
3- De nombreuses études scientifiques ont alerté l’opinion sur les dangers des nanoparticules présentes notamment dans l’alimentation et les cosmétiques. La dernière en date, celle conduite sur des rats par des chercheurs de l’INRA et publiée le 20 janvier 2017 dans Scientific Reports, révèle un effet négatif pour le système immunitaire mais aussi possiblement cancérogène du fameux dioxyde de titane connu sous l’appellation E171, additif employé couramment dans le confiserie pour enfants (bonbons, gommes...), les cosmétiques, les dentifrices, les crèmes solaires, des peintures, etc. Ce produit franchit la barrière de la peau et se retrouve dans les intestins. Même si l’on ne peut transposer directement ces résultats à l’homme, ils sont une alerte pour les consommateurs et les pouvoirs publics.
Rappelons que dès 2006, le Centre international de recherche contre le cancer a classé le dioxyde de titane comme « cancérigène possible pour l’homme » quand il est inhalé.
Afin d’alerter les consommateurs sur les dangers des produits toxiques/indésirables pour la santé et l’environnement, la CLCV va mener tout au long des l’année 2017 une quinzaine d’actions sur le Finistère (Brest, Landerneau, Morlaix, Quimper, Châteaulin, Quimper, etc.) en présentant deux paniers : un panier d’une dizaine de produits de la vie courante contenant des produits toxiques (estampillés d’un carton rouge) et à côté, un autre panier de produits identiques ou équivalents exempts de produits toxiques. Les consommateurs qui souhaitent participer à cette action ou nous aider peuvent contacter le siège de la CLCV du Finistère, tél. 02 98 95 34 41.