Chaloupe

Enquête sur la tarification bancaire
Les publics précaires pénalisés

Pour ce 17e palmarès, la CLCV a étudié les tarifs en vigueur au 1er février 2017 dans 136 banques de métropole et d’outre-mer, sur 3 profils de consommateurs. Les résultats sont éloquents. Ecarts de prix, hausse des tarifs, frais pour incidents : les consommateurs précaires sont les plus touchés.


Les écarts pour un même panier de services vont ainsi de 1 à 4 pour notre « petit consommateur », du simple au triple pour notre « consommateur moyen » et notre « gros consommateur ».
Notre « petit consommateur» est par ailleurs celui qui est toujours le plus pénalisé par les augmentations de tarifs. Le coût moyen en métropole hors banques en ligne et assurbanques et en retenant, selon notre méthodologie, la formule la moins chère entre la souscription à l’unité des produits et le package, subit la plus forte augmentation soit 1,75 %. Une augmentation qui, si on prend en compte nos 5 derniers palmarès, est de plus de 11 % sur 4 ans alors que l’inflation sur cette même période est de 1.9%.


Si l’on regarde par produit, les hausses touchent notamment les frais pour tenue de compte, les cartes bancaires  classiques à débit immédiat, les retraits aux distributeurs, les virements en agence, les oppositions sur chèque, les chèques de banque et les transferts de PEL.


Mais ces hausses affectent aussi les frais pour incidents tels que les frais pour saisie sur compte bancaire dont le coût moyen est de 100 € (+ 9.6 % en 4 ans) et la lettre d’information pour compte débiteur non autorisé ainsi que les cartes à autorisation systématique, alors que les populations les plus en difficulté sont prioritairement concernées par ces produits ou opérations. Quant aux frais liés aux autorisations de découvert qui intéressent aussi les populations les moins aisées, il est souvent difficile de s’y retrouver et de comparer du fait d’un manque de transparence ou d’harmonisation de l’information.


Autre enseignement de notre palmarès : notre « petit consommateur » n’a intérêt à opter pour un package que dans 15 établissements, à peine dans un cas sur deux pour « notre consommateur moyen » et dans 54,8 % des banques pour notre « gros consommateur».


Enfin, les 871 réponses apportées à notre enquête en ligne « La banque et le numérique : quelles sont vos habitudes ? » révèlent que les consommateurs sont plutôt favorables aux nouveaux moyens mis à leur disposition, à condition de ne pas leur imposer ces derniers, même si 50,9 % de ceux qui en connaissent l’existence restent réservés, par manque de confiance, sur les moyens de paiement sans contact. Ils sont demandeurs d’informations sur ces nouveaux produits, sur les précautions à prendre pour les achats sur internet, estimant à 50,6 % ne pas être suffisamment informés sur celles-ci.


Face à ces constats, le président de la CLCV :
   - a décidé d’interpeller, par courrier du 13 janvier 2017, le ministre de l’économie sur les frais liés aux incidents et sur les informations liées au découvert figurant dans les brochures tarifaires
   - invite les consommateurs à faire jouer la concurrence, sachant que la mobilité bancaire va être facilitée à compter du 6 février prochain avec l’entrée en vigueur du dispositif prévu par la loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques.


Les résultats détaillés sont disponibles sur le site de la CLCV : www.clcv.org