Réunion annuelle du 6 avril 2016 entre ERDF et les associations de consommateurs du Finistère
Présents : 4 responsables d’ERDF, 20 représentants des associations (12 représentants CLCV, 2 CSF, AFOC, UFC, PIMMS)
Questions posées Réponses d’ERDF :
> Qui impose le compteur communicant ? / En application d'une directive européenne sur le marché intérieur de l'électricité, la loi de 2013 impose l'installation de compteurs communicants.
> Combien de compteurs seront posés ? / ERDF posera 35 millions de compteurs, dont 2 millions en Bretagne et 565 000 dans le Finistère. 20 000 sont déjà installés à Lorient et 6 000 en Finistère. En Italie et en Suède, l'installation est déjà achevée. En Espagne, elle s'achève. Elle se poursuit en Autriche et en Grande-Bretagne. Brest sera couvert en 2017.
> Le refus du compteur est-il possible ? / Les compteurs communicants remplaceront à terme tous les compteurs actuels. Si un consommateur refuse, ERDF n'imposera pas la pose, mais ce consommateur ne bénéficiera pas des nouveaux services offerts. La pose interviendra plus tard, notamment quand il faudra changer le compteur devenu défectueux. A terme, le relevé des anciens compteurs serait payant et le dépannage de plus en plus difficile par manque de pièces.
> Les collectivités locales peuvent-elles s'opposer à l'installation des compteurs ? / Les collectivités ont concédé leurs compteurs à deux organismes dans le Finistère : BMO et le syndicat départemental d'électrification. Parfois, les collectivités annoncent leur opposition, mais ERDF n'a reçu aucun arrêté municipal. > Quelle est la durée de vie des compteurs, leur fiabilité ? / Les compteurs ont une durée de vie de 20 ans. Ils sont plus fiables que les compteurs actuels, notamment pour les surtensions.
Les nouveaux compteurs sont-ils sujets à incendie ? La pose expérimentale s'est faite à Lyon et à Tours à partir de 2009. Il y a eu seulement 5 cas d'échauffement, dont 2 qui ont provoqué un incendie dû à des cosses mal serrées et non à des causes internes. Depuis, le serrage des cosses se fait automatiquement, ce qui renforce la sécurité.
> Les ondes émises par le nouveau compteur sont-elles dangereuses pour la santé ? Le 9 mars, à la demande du CRIIREM, une rencontre entre ERDF, l'Agence des hautes fréquences et le CRIIREM s'est tenue à Paris. Les partenaires se sont engagés à définir un protocole de mesures et un programme de mesures à mener. Des études ont été menées sur les effets des ondes électromagnétiques sur les personnes, et le nouveau compteur a reçu tous les agréments (ANSES, Conseil d’État...) ; elles devraient confirmer les données déjà produites. Si l’on compare l'exposition aux ondes liée à l'utilisation des objets de la vie courante (tableau distribué en séance et disponible sur internet), le nouveau compteur émet un champ électrique à proximité de l'appareil qui est identique à celui des compteurs actuels, soit 0,1 volt par mètre (à comparer avec celui de l'ampoule basse consommation : 15 volts par mètre). Par ailleurs, en termes de fréquence, les compteurs utilisent une bande passante réservée à EDF qui est la plus faible de toutes (de 3 à 148 Khz).
> La protection des données personnelles est-elle garantie de manière explicite et par écrit (ex : case à cocher en cas d'accord du consommateur pour transmettre les données personnelles à un tiers) ? Pour la CLCV, cette question est très sensible, compte tenu du harcèlement dont les consommateurs sont aujourd'hui victimes. La plus grande vigilance s'imposera. / C'est le consommateur qui devra dire sur un document écrit s'il refuse ou accepte de diffuser les données personnelles. Attention : ce choix sera proposé non par ERDF mais par les fournisseurs d'énergie, c'est-à-dire EDF et les opérateurs privés.
> Le piratage des données est-il possible ? / Les données sont seules connues du fournisseur. Au vu des études qui ont été menées, le piratage n'est pas possible.
> Comment se fait la pose des compteurs ? / Les compteurs sont posés en une demi-heure après information du consommateur. A noter qu'en copropriété, l'installation n'est pas soumise au vote de la copropriété. > Quels sont les services qui seront offerts par le nouveau compteur ? Le nouveau compteur offrira de nombreux services :
- facturation en fonction de la consommation réelle et non estimée
- connaissance par le consommateur de sa consommation par jour et par heure (donc des pointes)
- mise en service d'un compteur à distance
- pannes moins fréquentes ; en cas d'anomalie, la réaction sera plus rapide
- impossibilité de fraudes
- changement à distance de la puissance du compteur.
> Quels sont les types d'abonnement ? / L'abonnement est prévu par tranches de 1 Kwh à partir de 3 Kwh : 3, 4, 5, 6, 7, etc. Les compteurs sont plus sensibles que les compteurs actuels mais disposent d'une tolérance. Les abonnements heures creuses subsisteront.
> Pourra-t-on installer le compteur à l'extérieur de la maison ? / Non, le compteur sera remplacé à l'identique. En cas de changement de lieu, le consommateur devra payer. > Le compteur communicant change-t-il quelque chose pour les personnes en situation de précarité ? Le nouveau compteur ne change rien à la situation actuelle. > Quel est le coût du compteur Linky ? ERDF dit que c'est gratuit pour les consommateurs mais l'investissement global était initialement d'environ 4 milliards d'euros. D'après la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies, on serait plutôt autour de 8 milliards d'euros. On parle d'un coût de 1 à 2 euros par mois sur la facture. L'investissement est au total d'environ 5 milliards d'euros et non pas de 8 milliards. Ce sera complètement gratuit pour l'usager, l'investissement étant couvert par les gains de productivité. > Où sont réalisés les compteurs Linky ? Les compteurs sont réalisés notamment à Dinan. Le recyclage des compteurs actuels sera effectué par l'ESAT de Fouesnant (2 millions de compteurs).
La fin de la réunion est consacrée notamment au guide de sécurité de l'installation électrique élaboré par ERDF (disponible sur le site d'ERDF), à l'application ERDF pour les smartphones et à l'indemnisation des usagers qui subissent une coupure de plus de 6 h.
Enfin, ERDF annonce la mise en œuvre d'un plan d'investissement sur le Finistère de 100 millions d'euros sur 6 ans sur les zones à risques compte tenu des aléas climatiques (tempêtes fréquentes). L'objectif est de résorber 50 % des problèmes rencontrés lors des aléas climatiques : enfouissement des lignes, élagage, abattage...
La prochaine réunion associations de consommateurs/ERDF aura lieu en 2017 à Quimper.