Communiqué régional sur l'eau
Suite aux propositions très intéressantes de l’Assemblée bretonne de l’eau, la CLCV Bretagne tient à donner un point de vue complémentaire sur plusieurs points concernant l’eau, qui deviendra avec le réchauffement climatique de plus en plus rare et précieuse.
1- Concernant la sobriété, les arrêtés préfectoraux et locaux sur les restrictions d’eau devront à l’avenir être pris bien plus tôt, c’est-à-dire dès le printemps prochain, voire à la fin de l’hiver si celui-ci n’a pas été pluvieux. Ces arrêtés devront inclure toutes les interdictions nécessaires concernant les piscines privées, les stations de lavage, le golf, etc. Par ailleurs, des préconisations concernant la consommation individuelle devront être diffusées largement pour que les ménages aient des références, sachant que la consommation moyenne d’un français est aujourd’hui de 55 m³/an et qu’une consommation économe est aux environs de 20 m3/an par personne ! Par ailleurs, il est évident qu’il faudra réduire les cultures fortement consommatrices d’eau au profit d’autres cultures plus économes et du maraîchage.
2- Concernant la tarification de l’eau, celle-ci doit être sociale et progressive afin de sensibiliser tous les usagers et dissuader les fortes consommations. Elle pourrait comporter, comme dans les expérimentations portées par plusieurs communes en France, une tranche sociale avec prix réduit pour les premiers m3 (usage vital), une tranche moyenne (usage de confort), puis une tranche supérieure (usage de luxe). Bien entendu, cette tarification doit tenir compte du nombre de personnes dans le foyer.
3- Concernant la ressource, les collectivités locales et syndicats des eaux doivent tout mettre en œuvre pour sécuriser les réseaux, limiter les pertes et accroître la ressource en eau tout en préservant la biodiversité : utilisation de carrières, de petits captages souterrains abandonnés, etc.
4- Enfin, la qualité de l’eau doit être au rendez-vous. Les mesures curatives pour éliminer les métabolites issus de la dégradation des pesticides par ajout de charbon actifs (cf. Concarneau, Brest, Douarnenez...), ont un coût pour l’usager dont on ne parle jamais. C’est pourquoi, il est nécessaire de mettre en œuvre prioritairement des solutions préventives qui passent notamment par la réduction des surfaces en maïs porteuses de pesticides et non pas, comme vient de le faire l’ANSES par un tour de passe-passe, en portant le « seuil de vigilance » à 0,9 microgramme/litre alors que la norme européenne maximale pour les pesticides est de 0,1 microgramme/litre. Ce n’est pas par cette mesure que l’on restaurera la qualité de l’eau et la confiance des consommateurs dans l’eau du robinet.