Chaloupe

Asso Landi, Force 5, SIMPLES, CLCV, GAB29, S eau S

Landivisiau, le 3 août 2017

M. Nicolas HULOT
Ministre de la transition
écologique et solidaire
Hôtel de Roquelaure
246, Boulevard St Germain
75007 PARIS

Objet : Lettre ouverte sur le projet de construction
d'une centrale électrique à gaz à Landivisiau

Compteurs Linky : des clarifications en cours

 

En application d'une directive européenne de 2008 sur le marché intérieur de l'électricité, la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte prévoit la généralisation des compteurs communicants appelés « Linky ».

Ces compteurs provoquent une forte inquiétude de la part des usagers et une mobilisation d’opposants qui parfois refusent le changement des compteurs.

Contrats de fourniture d'énergie : comment s'y retrouver ?

 

Deux types d'offres peuvent vous être faites :

   - l'offre au tarif réglementé est proposée exclusivement par EDF pour l'électricité et GDF Engie pour le gaz, le prix étant fixé par l'Etat ;

   - l'offre au tarif de marché : le prix est fixé librement par le fournisseur, y compris par EDF et GDF Engie pour les clients qui auront choisi de ne pas rester au tarif réglementé (et qui deviendront de fait de nouveaux clients).

Cela signifie que toute offre à « prix fixe » est au tarif de marché et qu'« une seule facture pour deux énergies » implique qu'au moins une de ces deux énergies ne sera plus au tarif réglementé.

Si vous signez un contrat avec GDF Engie pour de l'électricité, vous souscrivez une offre au tarif de marché (parfois à votre insu). Il en est de même si vous signez un contrat avec EDF pour du gaz.

Vous pouvez demander, à tout moment et sans pénalité, votre retour au tarif réglementé.

La CLCV conseille aux consommateurs de rester au tarif réglementé GDF­ Engie pour le gaz et EDF pour l'électricité.

En cas de démarchage, restez vigilants !

La CLCV rappelle que le code de la consommation accorde (mais uniquement en cas de démarchage) un délai de 14 jours pour se rétracter par lettre recommandée avec accusé de réception.

 

100 % d'électricité d'origine renouvelable, c'est possible en 2050 !

 

En 1975-81, quand la population bretonne s'opposait aux projets de centrales nucléaires (Plogoff, Ploumoguer, Saint Vio, Le Pellerin, Beg an Fry), de nombreuses associations dont la CLCV et des scientifiques affirmaient qu'il fallait investir massivement dans les énergies renouvelables (cf. Projet alter breton) pour se passer à terme du nucléaire.

Les utopies d'hier deviennent réalités du présent, car voici que l'ADEME (organisme d’État) affirme que la France pourra en 2050 disposer d'une énergie à 100 % renouvelable. Son rapport d'avril 2015 était tellement explosif pour certains (le lobby nucléaire mais aussi l’État) qu'il serait resté secret sans l'intervention de Médiapart qui a mis en ligne l'intégralité du document. Comment expliquer ce revirement majeur ? Petit retour en arrière.

1- En 2006, l'association d'ingénieurs Négawatt publie un rapport très argumenté sur la transition énergétique affirmant que la France peut produire 100 % d'électricité d'origine renouvelable. Ce scénario complété en 2006 repose sur trois piliers : sobriété énergétique, efficacité énergétique et énergies renouvelables. Un nouveau scénario a été rendu public en 2011.

2- En 2011, le Conseil allemand de l'environnement publie un rapport détaillant les mesures à prendre pour parvenir à 100 % d'électricité renouvelable en affirmant que cette option serait moins coûteuse que de continuer à brûler charbon et gaz…

3- En 2012, aux USA, le Centre de recherche fédéral sur les énergies renouvelables affirme que la pays peut passer de 10 à 80 % d'électricité renouvelable d'ici à 2050 sans surcoût.

4- Cette année, c'est l'Agence internationale de l'environnement qui affirme que l'on peut porter la part des énergies renouvelables à 79 % du mix électrique mondial en 2050 sans contrecarrer la croissance.

Et voici que dans le pays le plus nucléarisé du monde où l’État lui-même tient fermement à l'option nucléaire et où les énergies renouvelables ne pèsent que 17 % du mix énergétique, l'ADEME affirme au terme d'une étude de 14 mois que l'option d'une électricité à 100 % renouvelable est possible en 2050 et coûterait 50,4 milliards d'euros aux français contre 49,4 pour le scénario nucléaire officiellement retenu.

Dans ce scénario, côté consommation, l'ADEME retient le chiffre de 422 térawatt/heures (soit comme aujourd'hui) en misant sur une grande efficacité énergétique (rénovation énergétique des logements, évolution des transports…) . Côté production, elle retient les chiffres suivants : 65 euros le MWh pour l'éolien terrestre (80 aujourd'hui), 107 MWh pour l'éolien marin, 85 MWh pour le photovoltaïque, etc. Ainsi, en 2050, l'éolien représenterait 63 % de la production, le photovoltaïque 17 % et l'hydraulique 13 %. Pour faire coïncider production et consommation, plusieurs leviers sont travaillés : pilotage de la demande par des compteurs communicants, développement des capacités de stockage (turbines de barrage fonctionnant à l'envers, conversion de l'excédent d'électricité en hydrogène puis en méthane, puis conversion du gaz en électricité en fonction de la demande, etc.).

Désormais, l'option de sortie du nucléaire à long terme n'est plus tabou, et ce rapport rend crédible la position de la CLCV du Finistère.