La CLCV pour la généralisation du tiers payant mais en simplifiant les procédures et accélérant les paiements
Le projet de loi sur la santé suscite une opposition frontale des médecins dits « libéraux », qui refusent la généralisation du tiers payant prévue dès juillet 2015 pour les bénéficiaires de l’aide à la complémentaire santé (ACS) et en 2017 pour tous les assurés. Pourquoi une telle levée de boucliers sur ce système du tiers payant qui permet à l'assuré d’éviter l'avance des frais médicaux ? Voici la position de la CLCV du Finistère.
La médecine libérale n'est pas remise en cause
Contrairement à ce qu'estiment les médecins libéraux, le projet de loi de loi ne remet pas du tout en cause la charte de la médecine libérale, même si de jeunes médecins recherchent d'autres formes d'exercice de leur profession. Faut-il rappeler qu'en Europe, seuls trois pays n'ont pas mis en place le tiers payant, et que ceux qui ont opté pour cette formule n'ont pas rejeté la médecine libérale?
Le tiers payant est une bonne chose
Ensuite, il faut préciser que le tiers payant est loin d'être une nouveauté : quatre familles de patients y ont déjà droit (bénéficiaires de la couverture maladie universelle, de l'aide médicale d’État, victimes d'accidents du travail ou de maladie professionnelles), soit 1/3 des consultations de généralistes. En outre, les assurés bénéficient déjà du tiers payant chez environ 100 000 professionnels de santé (pharmaciens, laboratoires d'analyses, radiologues, cabinets d'infirmiers, kinésithérapeutes), sans que ceci pose problème et remette en question la médecine libérale.
Il ne s'agit pas de déresponsabiliser mais de favoriser l'accès aux soins
Par ailleurs, les médecins libéraux craignent que ces mesures déresponsabilisent les patients et engendrent une inflation d'actes, alors que le véritable problème est celui des freins à l'accès aux soins puisque de nombreux patients renoncent (26 % de la population en 2012 !) à au moins un soin pour raisons financières ou bien se rendent aux urgences, ce qui est l'une des raisons de leur engorgement.
Il faut simplifier les procédures et raccourcir les délais
En revanche, les médecins libéraux mettent en avant des obstacles techniques et administratifs liés notamment aux relations avec les caisses d'assurance maladie (délais trop longs, mais pour le patient aussi) et les mutuelles (400 mutuelles à identifier) qui, pour être surmontés, demandent davantage de moyens. Si l'on peut s'interroger sur l'opportunité de revaloriser la consultation de 23 à 25 € en période de crise quand le pouvoir d'achat des patients n'augmente pas, voire baisse, il faut reconnaître que ces questions réelles, résolues par les pharmaciens, devraient faire l'objet de négociations avant toute mise en œuvre du tiers payant. La Mutualité française prépare d'ailleurs actuellement un logiciel qui devrait permettre de simplifier les procédures.
Les dépassements d'honoraires et la grève de la carte Vitale ne sont pas acceptables
Enfin, la généralisation du tiers payant permettra au patient de mieux se rendre compte des dépassements d'honoraires que la CLCV a toujours contestés. Quant à la grève des cartes Vitale qui pénalisera les patients, elle est totalement inacceptable.