CLCV Union Départementale du Finistère

Températures extrêmes, inondations, sécheresse, incendies, augmentation de la mortalité de toutes les espèces vivantes... Le dernier rapport du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), publié le 28 février dernier, décrit des conséquences du réchauffement climatique toujours plus graves et irréversibles. Pour les atténuer, une réduction drastique de notre empreinte carbone s'impose. Mais de quoi s'agit-il exactement et comment s'y prendre ? Explications.

Qu'est-ce que l'empreinte carbone ?

L’empreinte carbone est la somme des gaz à effet de serre émis sur notre planète (ou un territoire donné), moins ceux que cette dernière est en capacité d’absorber par elle-même, grâce aux océans, aux forêts, etc. Une partie de ces émissions sont naturelles et c’est d’ailleurs grâce à ces gaz que la température est suffisamment élevée sur Terre pour permettre la vie. En s’accumulant dans l’atmosphère, ils retiennent une partie de la chaleur, créant ainsi un « effet de serre ». Une autre partie, de plus en plus importante, est émise par nos activités, nos biens, nos services, lors de leur fabrication et/ou de leur consommation (notamment du CO2, le dioxyde de carbone).

En quoi une empreinte carbone importante est problématique ?

L’industrialisation et, surtout, le passage à une consommation de masse à partir des années 1950-1960 se sont accompagnés de fortes émissions de gaz à effet de serre et, par conséquent, leur augmentation dans l’atmosphère. Cette concentration accentue l’effet de serre, entraînant ainsi une hausse de la température moyenne à la surface du globe : le réchauffement climatique. Selon le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la température moyenne sur la planète a ainsi augmenté d’1,09° C par rapport à la période préindustrielle et le phénomène s’accélère, avec une augmentation de 0,2 °C par décennie actuellement. Pour ces scientifiques, « si des mesures d’atténuation renforcées ne sont pas prises dans les années à venir afin de diminuer fortement les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, le réchauffement planétaire dépassera les 1,5 °C dans les décennies suivantes et provoquera la perte irréversible des écosystèmes les plus fragiles ainsi que des crises à répétition au sein des populations et des communautés les plus vulnérables. »

À combien s'élève notre empreinte carbone et de combien faut-il la baisser ?

En 2020, année marquée par la pandémie et les confinements, l’empreinte carbone de la France s’est élevée à 552 millions de tonnes équivalent CO2 (663 MtCO2 eq. En 2019). Cela revient à 8,2 tonnes d’équivalent CO2 par habitant (9,9 en 2019). Un chiffre inférieur à la moyenne européenne, mais deux fois plus élevé que la moyenne mondiale. Ces chiffres peuvent bien sûr beaucoup varier d’une personne à l’autre, selon son mode de vie, son logement, ses déplacements, sa consommation. Vous pouvez estimer la vôtre à partir d’un outil mis au point par l’Agence de transition écologique (Ademe) et l’Association Bilan Carbone : « Nos gestes climats ». Munissez-vous auparavant de vos factures d’énergie et ayez une idée précise de la liste de vos équipements, de vos habitudes alimentaires et des déplacements que vous effectuez chaque année.

Pour limiter le réchauffement climatique à +2°C en 2100, l’empreinte carbone de chaque personne sur terre devrait se situer entre 1,6 et 2,8 tonnes. Soit environ quatre fois moins que l’empreinte carbone des Français en 2020.

Comment réduire notre empreinte carbone ?

Après l’estimation de votre empreinte carbone, l’outil « Nos gestes climats » vous fera des propositions concrètes pour la réduire, en précisant l’impact de chacune. Au fur et à mesure que vous acceptez ou rejetez celles que vous pensez pouvoir ou pas mettre en œuvre, l’estimation de votre empreinte carbone se met à jour.

Gardez en tête que toutes ne pourront bien sûr pas être mises en œuvre immédiatement, d’autant que certaines ont un coût financier, mais cet outil peut permettre de programmer les changements à effectuer sur 10, 20 ou 30 ans. L’essentiel est de se fixer des objectifs atteignables, à court, moyen et long terme.

Globalement, l’empreinte carbone des Français est principalement due : au transport, à l’alimentation, au logement et aux services. La diminuer passe par un changement de nombreuses habitudes de consommation mais les solutions qui auront le plus d’impact sont :

Modifier nos habitudes alimentaires

Selon l’Ademe, l’alimentation représente ¼ de notre empreinte carbone. C’est principalement dû à l’élevage, l’utilisation d’engrais dans l’agriculture et le transport de denrées. La réduction des protéines animales (viande, œufs, produits laitiers) au profit des végétales, le bio et l’achat de produits locaux sont donc les principaux leviers à actionner.

Réduire nos déplacements

Les transports représentent un tiers des émissions de GES et, pour moitié, c’est la voiture individuelle qui en est responsable. Parmi les solutions figurent : les transports en commun et mobilités douces, le covoiturage, l’achat d’un véhicule bas carbone (électrique, GPL ou hybrides), l’adoption de l’écoconduite, le rapprochement des lieux de travail et d’habitation. Enfin, il est nécessaire d’éviter au maximum les transports les plus polluants, et notamment l’avion.

Consommer moins et localement

La moitié de notre empreinte n’est pas émise sur le territoire national mais est en fait « importée ». Elle provient de toutes les matières premières (et notamment les combustibles fossiles que sont le pétrole, le charbon et le gaz), les pièces détachées, les biens et les services que nous faisons venir de l’étranger. S’habituer à faire durer ses équipements et à consommer moins et localement est donc fondamental.

Rénover son logement

En matière de logement, les émissions proviennent avant tout de la consommation de combustibles pour se chauffer. Les diminuer nécessite à la fois d’agir sur l’isolation de l’habitation et de remplacer son mode de chauffage à fuel ou gaz par, par exemple, une pompe à chaleur.

Réchauffement climatique : quelles conséquences en France en 2050 ?

Trois degrés supplémentaires à l'est par rapport aux températures de 1900, 1,5°C sur la façade atlantique. C'est ce que prévoit l'Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC) pour la France en 2050. Cela a déjà pour conséquence, et aura encore plus à l'avenir, une multiplication des épisodes de sécheresse dans la moitié sud. 50 % des forêts métropolitaines seront soumises à un risque incendie élevé, notamment en Aquitaine, sur le pourtour méditerranéen et en Corse, tandis que l'ensemble des massifs montagneux verront leur niveau d'enneigement baisser. Sur les côtes et aux abords des fleuves, les phénomènes de submersions, crues et inondations seront plus nombreux, de même que les cyclones dans les territoires et départements d'Outre-mer. Les conséquences seront encore plus nombreuses pour la faune et la flore et, par extension, pour l'agriculture qui verra ses rendements stagner.

Crédit photo : © Olivier Le Moal  – stock.adobe.com    
Article clcv.org
Sources, Données et statistiques du ministère de l’écologie , Ademe, ONERC, GIEC