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Communiqué de presse
Logement : 4 propositions d’urgence pour répondre à la crise actuelle
Le logement est au cœur des inquiétudes des Français : impayés et surendettement en hausse, difficultés pour se loger, hausses vertigineuses du gaz et de l’électricité, crise alimentaire, etc. La CLCV, avec quatre autres associations de locataires, a adressé quatre propositions d’urgence aux pouvoirs publics pour faire face à la crise actuelle.
1- Face à la hausse des loyers et des charges, nous appelons le gouvernement à revaloriser les APL. En effet,les loyers
progresseront de 3,5 %, soit une hausse historique depuis plus de 25 ans et les provisions de charges affichent des hausses de 40 % à 70 % par mois.
2- Face à la crise énergétique, nous appelons le gouvernement à maintenir le bouclier tarifaire et à revaloriser le chèque énergie. Alors que les prix de l’énergie se sont envolés en 2022, beaucoup de nos concitoyens tombent dans la précarité. Nous demandons au gouvernement de maintenir le bouclier tarifaire compte tenu de la forte volatilité du marché et de rendre accessible le chèque énergie aux classes moyennes.
3- Face au risque de ghettoïsation, nous appelons le gouvernement à défendre le principe de mixité sociale dans les HLM. Nous défendons le principe d’un logement abordable pour tous, et non restreint aux plus pauvres. Nous ne pouvons accepter une politique faisant fuir les classes moyennes et aggravant la paupérisation de nos quartiers.
4- Face à la crise du logement, nous appelons le gouvernement à reprendre le financement des constructions de logements. L'ancien ministre du logement, Olivier Klein, indiquait récemment que le logement est une «bombe sociale». Les faits lui donnent malheureusement raison. Nous demandons au gouvernement de sanctuariser et d’augmenter le budget du logement et de la politique de la ville pour mener une politique ambitieuse sur l’ensemble du territoire et remplir enfin les objectifs de constructions nécessaires aux habitants.
Pour tout renseignement : CLCV du Finistère, 1 allée Mgr Jean-René Calloc’h, 29000 QUIMPER - Tél : 02 98 95 34 41 - Site web : clcv-finistere.fr
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Le point sur le logement
- La loi de 1884 dite loi Siegfried crée les Habitations à bon marché (HBM) qui deviendront les HLM actuels.
- La loi de 1928 dite loi Loucheur permet le financement d’État pour la construction d'HBM.
- 1950 : les Habitations à bon marché se transforment en Habitations à loyer modéré (HLM).
- 1956 : suite à l’insurrection de bonté déclenchée par les actions de l’Abbé Pierre en 1954, la loi interdit les expulsions pendant la période hivernale.
- 1972-1981 : la commission dite Delmon publie plusieurs textes novateurs essentiels sur les relations entre bailleurs et locataires : quittance de loyer, clauses, liste des charges récupérables, réparations locatives, représentation des locataires, délai de congé, dépôt de garantie.
- La Commission mixte nationale HLM/usagers créée en 1975 demande le retour des locataires dans les conseils d’administration et signe plusieurs accords nationaux sur l’information des locataires, les lieux de réunion, le bail type HLM...
- 1978 : le décret du 16 février n’accorde aux locataires que 2 sièges sur 16 dans les offices municipaux, 2 sur 20 dans les offices départementaux et 2 sur 28 dans les OPAC.
- La loi du 22 juin 1982 dite loi Quillot est le premier texte définissant les droits et obligations des locataires et des bailleurs.
- Le décret du 28 août 1987 fixe la liste des charges récupérables.
- La loi du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs organise les relations entre bailleurs et locataires : contrats de location, obligations du bailleur et du locataire, loyers et charges, dépôt de garantie, résiliation, etc.
- La loi de 1990 met en œuvre le droit au logement pour tous : plan départemental pour le logement des personnes défavorisées, Fonds de solidarité logement (FSL), PLA d’insertion, accueil des gens du voyage...
- La loi de 1991 d’orientation pour la ville dite LOV officialise la politique de la ville : Programmes locaux de l’habitat, Opération programmées d’amélioration de l’habitat, élection des locataires aux CA des sociétés anonymes HLM, etc.
- La loi de 1998 d’orientation relative à la lutte contre les expulsions conforte le droit au logement : création de la conférence intercommunale du logement, protection des droits des occupants (marchands de sommeil, baux de meublés), accès à l’eau et à l’énergie, amélioration des attributions HLM, etc.
- La loi de 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains dite SRU rénove le code de l’urbanisme, organise la solidarité en matière d’habitat (instauration d’un quota de 20 % de logements sociaux), étend les compétences des Commissions départementales de conciliation, renforce les procédures de concertation (commissions de concertation locative dans les HLM), prévoit la représentation des locataires dans les Sociétés d’économie mixte, etc.
- Décret de 2002 sur le logement décent.
- La loi de 2003 d’orientation et de programmation pour la ville et de rénovation urbaine réoriente la politique de la ville : programmes d’actions dans chaque Zone urbaine sensible, réhabilitation de 200 000 logements, démolition de 200 000 logements, création d’une Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU), procédure de rétablissement personnel dans le cadre du surendettement, etc.
- La loi de 2007 sur le droit au logement opposable dite DALO reconnaît un droit au logement décent et indépendant aux personnes qui ne peuvent accéder par leurs propres moyens à un tel logement ou s'y maintenir. Une commission de médiation est chargée d’appliquer ce droit au logement dans chaque département.
- La loi de 2009 de mobilisation pour le logement et la lutte contre l’exclusion impose l'obligation pour chaque organisme HLM de conclure d'ici à 2010 une convention avec l'État (convention d'utilité sociale) fixant des objectifs sur le nombre de logements à construire, le nombre de logements à mettre en vente, les loyers ou la qualité des services aux locataires.
- La loi ALUR de 2014 favorise l’accès au logement en encadrant mieux les relations bailleur / locataire : contrats de bail, états des lieux, diagnostics techniques, pièces justificatives et honoraires des agents immobiliers. Pour garantir un niveau de prestation dans les logements loués en meublé, la liste des éléments minimum que doit comporter le mobilier est définie par décret.en protégeant les populations les plus vulnérables, lance le dispositif d’encadrement des loyers et contraint les propriétaires à rénover les logements indignes en location. Les commissions de coordination des actions de prévention des expulsions locatives (CCAPEX) sont chargées de la coordination, de l’évaluation et du pilotage du dispositif départemental de prévention des expulsions locatives et de l’examen des situations individuelles.
- 2017 : les pouvoirs publics diminuent l’APL de 5 €. En contrepartie, les organismes HLM doivent baisser les loyers, d’où un manque à gagner de 1,3 milliard € par an.
- 2018 : gel de l’ APL. La loi Elan de 2018 impose aux organismes HLM une fusion ou coordination inutile et illisible et remplace le dispositif d’encadrement des loyers par une expérimentation pour une durée de 5 ans.
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Interdiction de louer les super-passoires énergétiques dès 2023
En ce début d’année, la CLCV tient à rappeler un certain nombre de mesures importantes que les pouvoirs publics ont prises pour éradiquer les 6 millions de logements énergivores.
- Rappelons que depuis le 24 août 2022, il est interdit d'augmenter le loyer des logements classés F et G lors du renouvellement du bail ou de la remise en location, mais également de réviser le loyer en cours de bail.
- Nouvelle étape dès cette année : les super-passoires, c’est-à-dire les 712 000 habitations classées G dont la consommation énergétique excède 450 kWh/m2/an ne pourront plus être proposées à la location, selon un décret du 13 janvier 2021. Ces nouvelles règles concernent les contrats de location signés à partir de 2023 ainsi que les contrats reconduits ou renouvelés. Les bailleurs doivent, dans ce cas, faire des travaux et réaliser un DPE (diagnostic de performance énergétique) attestant que la consommation énergétique est inférieure à 450 kWh/m2/an avant de pouvoir louer.
En cas de litige, le locataire peut saisir la Commission départementale de conciliation (CDC) où siège la CLCV, en vue d'un règlement à l'amiable ou, en cas d’échec, d’une action en justice pour imposer la réalisation de travaux aux frais du bailleur et dans un délai déterminé.
- Enfin, la loi Climat et résilience fera des autres logements classés G ainsi que de ceux classés F (10 % des logements) et E (22 %), des logements indécents respectivement en 2025, 2028 et 2034.
Pour tout renseignement complémentaire et constituer un dossier, s’adresser à la permanence CLCV la plus proche de votre domicile. Voir la liste des 16 permanences sur le site clcv-finistere.fr
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Copropriétés et rénovation thermique
1- Pour la CLCV, la rénovation doit être globale, car la meilleure énergie est celle que l’on ne consomme pas ! Or en 2021, la rénovation globale représente seulement 0,1 % des travaux engagés pour 660 000 dossiers MaPrimRénov’.
Le bouclier prioritaire pour faire face à la crise énergétique et au dérèglement climatique, c’est la rénovation globale. Or aujourd’hui, plus de 65 % des aides publiques financent le mode de chauffage et non pas la rénovation globale du logement. Depuis 2009, on a rénové seulement 300 000 logements au niveau BBC, soit entre 15 000 et 30 000 logements par an alors que pour tenir les engagements de la SNBC, il aurait fallu rénover 500 000 logements par an et 700 000 à partir de 2035 ! Le saupoudrage des aides publiques sur le chauffage (plus de 65 % des dossiers déposés ne concernent que le chauffage), la toiture, les fenêtres...) ralentit de fait la transition énergétique.
Il est nécessaire et urgent que les pouvoirs publics flèchent en priorité la rénovation globale, comme le demande un récent rapport de l’ADEME.
2- Cette rénovation peut être précédée d’un projet de plan pluriannuel de travaux imposé par la loi Climat et résilience (PPT) pour tous les immeubles de plus de 15 ans. Certes, les copropriétaires ne sont pas tenus d’entériner les conclusions du PPT et de réaliser les travaux préconisés. Mais ce PPT peut contribuer à dépasser la vision assez individualiste / court-termiste de nombreux copropriétaires.
3- Un accompagnement administratif et technique est nécessaire. En effet, le système des aides publiques est complexe et en général, les copropriétaires méconnaissent les modalités de financement. Cet accompagnement doit permettre de mobiliser toutes les aides financières publiques d’État, des collectivités locales (MaPrimRénov‘, et pour Brest, Tiénergie copropriété) et privées (les CEE).
4- Le reste à charge pour le propriétaire doit être le plus faible possible. Or il s’élève en moyenne en France à 40 %. Les travaux sont souvent chers pour les propriétaires vieillissants. On leur dit qu’ils rentabiliseront leur bien sur la durée, mais il ne leur semble pas intéressant de faire ces investissements. Si l’on veut que tous les logements classés en G, F et E soient rénovés, il faut prendre en charge au moins
80 % de la dépense pour les ménages les plus modestes et pour cela, la rénovation globale aujourd’hui largement sous-financée doit être doublée comme le demande la mission Sichel (11 milliards €).
Ensuite, il convient de bien distinguer les travaux strictement nécessaires (rénovation globale, amiante...) des travaux optionnels qui peuvent être réalisés par la suite (exemple : salle de bain) afin de ne pas alourdir le reste à charge.
Enfin, il est souhaitable que le fonds travaux loi ALUR de 2014 soit supérieur à 5 % du budget. Le plafonnement du fonds travaux des copropriétés à 5 % du budget prévisionnel de l’année est un sérieux frein à la mise en œuvre de travaux dans les copropriétés. De nombreux copropriétaires refusent d’ailleurs d’aller au-delà de ces 5 %.
Les copropriétaires disposent du prêt avance rénovation désormais disponible dans certaines banques. Ils peuvent aussi mettre en place un prêt par lot transmissible au départ du copropriétaire qui peut être contracté par la copropriété. Ainsi, les travaux peuvent être payés partiellement par les futurs acquéreurs. Et désormais, un éco-prêt à taux zéro d’un montant maximum de 30 000 € est cumulable avec MaPrimeRénov’.
5- Pour programmer des travaux, il est souhaitable qu’il y ait une majorité de copropriétaires occupants, un conseil syndical, un syndic réactif et compétent, et bien sûr des copropriétaires formés ou sensibilisés par la CLCV à la gestion des copropriétés (la CLCV tient des permanences copropriété chaque semaine et organise une formation chaque année), car on constate un désinvestissement / désintéressement des copropriétaires pour leur bien et une très faible participation aux AG. A contrario, quand vient le moment de régler les travaux, de nombreux copropriétaires rechignent ou contestent.
En conclusion, on peut dire que le projet de rénovation globale peut, pour les copropriétaires, s’appuyer sur au moins quatre leviers :
1- La crise énergétique et le réchauffement climatique doivent accélérer la prise de conscience de la nécessité des travaux. Sans travaux de rénovation globale, la dépense d’électricité et / ou de gaz s’envolera et entraînera nombre d’impayés.
2- Les retours que l’on a sur la consommation d’énergie après rénovation globale sont plus que positifs. Par exemple, sur deux copropriétés de la rive droite à Brest :
- Immeuble R+3 de 1950 : DPE E sans isolation sous la toiture. Coût total de la rénovation globale :
500 000 €. Reste à charge : 17 500 € par logement. DPE B après travaux et gain de 53 % !
- Immeuble R+4 DPE E. Coût : 513 000 €. Reste à charge : 12 000 €. DPE E après travaux et gain attendu : 70 %.
3- Il faut prendre en compte qu’avec la loi Climat et résilience, les logements classés en G, F et E seront considérés comme indécents respectivement après 2025, 2028 et 2034. La location pourra dès lors être contestée par les locataires.
4- Après travaux, la valeur des logements ne peut qu’augmenter.
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